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    La gale de boue chez les équidés

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    • Publié le 15 octobre 2019
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    Phénomène récurrent et plus ou moins invasif selon les cas, la dermatophilose ou “gale de boue” touche de nombreux équidés chaque année. Cette affection n’implique la plupart du temps pas de complications, à condition que les animaux touchés soient attentivement surveillés. Facilement reconnaissable, la gale de boue est un problème d’ordre dermatologique qui se localise principalement au creux des paturons. Les facteurs favorisant l’apparition de ce trouble dermatologique sont : un contact constant ou presque avec de l’humidité, ainsi que la présence de Dermatophilus Congolensis (LA bactérie responsable). Comment détecter cette dermatose afin de la traiter correctement et au bon moment ? Y-a-t-il des mesures possibles à adopter afin d’empêcher la gale de boue d’apparaître ou de trop se développer ? Quel(s) traitement(s) peuvent être envisagés ? Equirodi vous livre d’autres détails encore sur la dermatophilose, ainsi que quelques astuces, qui nous l’espérons vous aideront à améliorer le quotidien d’un ou plusieurs protégés victimes de la gale de boue !

    Reconnaître une gale de boue

    Lors d’une séance de pansage, ou tout simplement durant un check up routinier de votre compagnon, il se peut que vous constatiez la présence de croûtes sous les fanons d’un ou plusieurs membres. Des crevasses peuvent également apparaître, et l’on remarque aussi que les zones touchées sont chaudes et dépilées. Cela doit rapidement vous mettre la puce à l’oreille… Si de surcroît, l’équidé en question vit en extérieur sur des sols gorgés d’humidité (ou qu’il travaille régulièrement sur des aires de travail inondées), les risques qu’il développe une petite gale de boue sont grandes. Pendant la période pluvieuse, certains chevaux sont couverts. Néanmoins, en fonction de la couverture et de la découpe du tissu, les rembourrages du garrot au départ conçus pour limiter les inflammations dues aux frottements, deviennent constamment mouillés faute au temps maussade… Cela signifie que le garrot se retrouve lui aussi trempé. Contexte on ne peut plus favorable à la prolifération de la bactérie Dermatophilus Congolensis.  Chez les chevaux non couverts, on remarque parfois que l’eau de pluie stagne à différents endroits : le creux du dos (que l’on peut apparenter à une gouttière), ou encore la croupe.

    Les croûtes localisées sont en général moites et l’on remarque que les poils sont suintants aux alentours. Typiquement, on note ensuite une chute des poils puis l’apparition d’une peau à vif et enflammée. Cette forte irritation induit souvent l’engorgement du membre, et de fait, une sensation de douleur chez le cheval lorsqu’on le manipule. Sans soins et surveillance adaptés, les lésions peuvent remonter sur les membres et devenir très handicapantes pour l’équidé. Attention aussi au risque de Lymphangite. En effet, la peau abîmée suite aux lésions devient vulnérable. Son rôle de barrière protectrice est moins efficace que d’ordinaire, et peut alors laisser entrer très facilement des microbes dans le membre. Un engorgement (oedème) très prononcé est à déplorer dans ce genre de cas et les douleurs associées sont elles aussi très importantes. C’est pour cela qu’il est indispensable d’être rigoureux dans les soins du cheval victime de gale de boue, afin de limiter la prolifération bactérienne. La vigilance se veut d’autant plus importante chez les chevaux à la peau claire, ainsi qu’au niveau des balzanes.

    Limiter les dégâts dus à Dermatophilus Congolensis

    Comme évoqué plus haut, cette bactérie affectionne l’humidité mais également la saleté. On peut difficilement aller contre la nature (les sols sont fatalement mouillés et plus profonds en automne et en hiver), et l’on peut aussi avoir tendance à systématiquement doucher les membres de nos montures après une séance de travail. À la belle saison, cela n’a pas une incidence cruciale, mais entre octobre et avril selon les régions, il se peut que ce zèle ne soit pas si bon que cela pour votre cheval. Poils et peau retiennent davantage l’eau dans un univers déjà très humide. Il s’agit alors de prévoir une réserve de vieux torchons ou de petites serviettes de toilette afin de sécher scrupuleusement les membres ;-). Il est parfois même plus judicieux de s’armer de patience et de nettoyer des membres sur lesquels se trouve de la boue séchée, en s’aidant tout simplement d’une brosse plutôt que d’un jet d’eau.

    Dans un esprit de prévention, chez un équidé dont les membres sont sains, il peut s’avérer astucieux d’appliquer un corps gras sur membres secs avant une sortie en extérieur dont on sait pertinemment que le sol sera mouillé voire profond. Boulets, paturons et couronnes enduits d’une crème grasse pourront de la sorte rester à peu près au sec. L’humidité ne trouve pas d’adhérence grâce à l’application de ce genre de produit “glissant” ! Cette pratique vaut aussi bien pour les chevaux qui vivent au pré et dans lesquels une ou plusieurs zones sont détrempées. Un corps gras doit bien entendu être enduit sur un membre propre et sec. 

    En ce qui concerne les zones dans lesquelles les équidés vivent et évoluent, la logistique à mettre en place pour préserver un bon drainage des sols peut relever du casse tête, mais peut également représenter des coûts importants. Empierrer les endroits où les chevaux piétinent (mangeoires, cabanes à foin etc.), transformer les surfaces, réfléchir et modifier un circuit d’eau, sont des manoeuvres parfois délicates à réaliser. On peut alors envisager quand cela est possible, de procéder à des rotations de prés/paddocks plus régulières que d’habitude. Ou bien encore, empêcher grâce à des clôtures mobiles, l’accès à de trop grosses flaques d’eau.

    Les litières (boxes, stabulations, abris extérieurs) constituent aussi des points sur lesquels il faut se montrer vigilant. Crottins, urine, macérations diverses, finissent par abriter bon nombre de bactéries. Nettoyage et ventilation de ces lieux vous aideront à préserver la bonne santé des membres de vos compagnons, et ainsi à empêcher une éventuelle dermatophilose d’apparaître précocement. 

    Traiter une gale de boue

    L’enjeu majeur dans le traitement de la dermatophilose réside en deux points : empêcher les bactéries de se trouver à leur aise - donc de se développer - ET préserver l’équilibre de la peau du cheval. Cela signifie l’emploi de produits désinfectants et cicatrisants adaptés. Sans consultation vétérinaire (afin de ne pas contrarier le ph de la peau du cheval) de l’eau propre et tiède mélangée à un savon réservé à la peau des équidés, pourra être appliquée sur la zone croûteuse. Ces savons et shampooings sont disponibles en magasins et sites spécialisés. Dans un premier temps, il n’est pas nécessaire de chercher à éliminer à tout prix les croûtes, sous peine de créer davantage de lésions.

    Une fois ramollies, elles tombent spontanément ou elles peuvent être délicatement retirées. La phase de séchage est indispensable une fois le nettoyage accompli. Il est conseillé de ne pas employer de coton car il laisse de nombreux résidus. Privilégier des linges lavés à chaud et stockés au sec. Pour la désinfection : une solution antiseptique adaptée (bétadine savon, chlorhexidine par exemple. Ces produits sont bien souvent déjà en réserve dans la pharmacie de tout propriétaire d’équidé :-). ) Une fois le membre sec, il est l’heure de la pommade cicatrisante (qui peut être grasse). 

    Cette routine de soins s’envisage sur plusieurs semaines afin d’observer une bonne cicatrisation, tout en pouvant être réactif si jamais le membre, malgré de bons soins prodigués, venait à gonfler. Au moindre doute quant à une évolution préoccupante des lésions, n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire. 

    Mesures préventives

    • Surveiller l’état des membres de vos chevaux même s’ils ne semblent pas engorgés
    • Empêcher l’accès aux zones trop inondées (dans la mesure du possible)
    • Nettoyer scrupuleusement les membres régulièrement, que ce soit après une séance de travail, ou durant une visite au pré. 
    • Toujours avoir en stock des produits nettoyants, des désinfectants, ainsi que des pommades cicatrisantes, adaptés à la peau du cheval. 
    • Avoir sous la main des tissus propres
    • Éviter l’emploi de la douche au profit de brosses (quand cela est possible). 
    • Faire appel à votre vétérinaire si vous suspectez une lésion anormale, associée à une chaleur localisée

    Vous êtes propriétaire d’un équidé victime de gale de boue ? Vous avez testé ou découvert des produits efficaces ? Vous êtes parvenu(e) à organiser les aires d’évolution de votre animal afin de limiter cette affection dermatologique ? Quels sont vos conseils et vos astuces ? N’hésitez pas à nous faire part de vos expériences !

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