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    Le Pur Sang Lusitanien

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    • Publié le 02 décembre 2018
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    Le Lusitanien est l’un des emblèmes du patrimoine culturel du Portugal. Ce cheval dont les origines trouvent des racines communes à celles des chevaux espagnols, dispose de spécificités singulières. Baroque tout en polyvalence, le lusitanien est un partenaire qui sait se montrer étonnant.

    La race, employée dans des disciplines plutôt variées, a permis à plusieurs cavaliers de s’illustrer à des niveaux très respectables. Notons en l’occurrence Nuno Oliveira, qui a oeuvré très largement dans le regain de popularité de la race lusitanienne, ou encore John Whitaker associé à Novilheiro qui au début des années 1980 s’est octroyé de nombreuses victoires sur le circuit CSO en Angleterre. Catherine Durand Henriquet avec Orphée, autre lusitanien célèbre, put se mesurer à niveau olympique en dressage...

    Le studbook de la race lusitanienne est ancien, on estime que c’est à la fin des années 1800 qu’il fut institué. Or, le lusitanien est une race qui a connu de nombreuses influences. De la fin du 18ème à la fin du 19ème siècle, il y eu des désaccords entre plusieurs acteurs du monde de la race lusitanienne. Manoel Carlos de Andrade (zootechnicien et écuyer - 1755-1817) a largement favorisé le concept des croisements en vue de métisser le lusitanien avec des races étrangères. Puis, un retour à une certaine pureté fut rétabli au 20ème siècle, sous la houlette de Ruy d’Andrade (écuyer, historien et écrivain portugais 1883 - 1976).

    Ainsi, quelles sont les spécificités de cette race empreinte de nombreuses influences ? Pourquoi le lusitanien séduit-il autant de personnes ? Focus sur ce cheval méridional aussi facétieux qu’attachant.

    Caractéristiques de la race lusitanienne

    Le lusitanien s’inscrit dans des standards de tailles très basiques. D’environ 1m55 à 1m60, ces chevaux ont toutefois des têtes très expressives et ce, quelles que soient leurs lignées. Avec un profil convexe, des yeux doux, des naseaux en amandes et de fines oreilles, le lusitanien se distingue par des traits qui reflètent beaucoup d’intelligence. La plupart des robes simples sont admises, cependant on rencontre majoritairement des chevaux baies et gris. Un des aspect qui les différencie de beaucoup d’autres races : leur arrière main. Puissante et arrondie, elle leur offre la capacité de réaliser des airs relevés souvent très impressionnants. Les nombreux croisements ont apporté à ce cheval beaucoup de rusticité. Avec des membres secs et de très bons pieds en général, le lusitanien est simple à entretenir et dispose d’une bonne constitution. Leur dos court constitue également un facteur de puissance et de rebond. Très naturellement, le lusitanien possède une encolure solide et musclée. Même les juments ont un volume musculaire dense et solide.

    Du côté des allures, vibrant et tonicité peuvent qualifier le pur sang lusitanien. Ce dynamisme nécessite parfois d’être canalisé par des cavaliers éclairés. En revanche, une fois appairé à une personne qui le comprend, ce cheval sait faire preuve de concentration et de générosité. En cela on estime qu’il est important de se montrer fin et pédagogue si l’on souhaite tirer le meilleur du lusitanien. Les différentes caractéristiques physiques du lusitanien lui confèrent un équilibre remarquable et beaucoup de souplesse. Traditionnellement, les crins des jeunes et des juments sont tondus. Au départ cette pratique permettait d’éviter les problèmes parasitaires, et facilitait l’entretien des chevaux dans les grands élevages. Parallèlement, cela représente aussi une manière de favoriser une repousse dense des crins.

    Origines et particularités du PSL

    Le berceau de la race se situe au Portugal, même si l’on sait que les multiples souches qui ont contribué à l’établissement des canons actuels proviennent des quatre coins de l’Europe et d’une partie de l’Orient. Le Lusitanien et le Pure race espagnole étaient conjointement qualifiés d’Andalous jusqu’au milieu des années 1960. Cette date marque la création du registre généalogique de la race. Il faut attendre 1988 pour qu’un studbook provisoire soit créé en France. Il est géré par les haras nationaux. Ceux ci envoient chaque année un fichier au Portugal, qui comprend les déclarations de naissances, de décès, ainsi que les analyses génétiques et les résultats. Seuls la France et le Brésil possèdent leurs studbooks provisoires. Les autres pays sont assujettis à une réglementation différente qui les oblige à réaliser leurs déclarations diverses au sujet de la race, directement au studbook portugais. Le lusitanien est appelé “pur sang lusitanien” depuis les années 1990 et doit cette dénomination à une province romaine, la Lusitanie. Elle comprenait une grande partie de l’actuel Portugal ainsi qu’une partie de l’Espagne. Bien que souhaitant véhiculer les traditions, le studbook du lusitanien autorise désormais des pratiques en matière de reproduction qui n’étaient jusqu’à présent permises qu’à d’autres races. Le sperme congelé peut être utilisé, le transfert d’embryons est aussi parfaitement accepté, et le nombre de juments par étalon est limité. Ces facettes illustrent une modernisation des applications en matière de reproduction et de techniques d’élevage.

    Pourquoi le modèle du lusitanien est tel qu’il est actuellement ?

    Les modèles de chevaux portugais étaient auparavant sélectionnés en fonction de leurs qualités pour la guerre. De fait, mental et physique recherchés à ce moment ont directement influencé les canons de la race. Ces critères changèrent à la fin du 18ème siècle, comme évoqué précédemment. Afin de limiter la consanguinité, des races étrangères furent croisées avec les chevaux portugais. Manoel Carlos Andrade appréciait tout particulièrement les pur sang arabes, qui visiblement participaient à de fabuleux croisements avec les juments espagnoles et portugaises. Des chevaux polonais légers, des pur sang anglais, et d’autres races encore purent apporter leur pierre à l’édifice à cette période. En ne sélectionnant que les produits les plus robustes, beaux, et équilibrés - de chaque souche - les lusitaniens purent gagner en diversité tout en continuant de se forger des qualités indéniables. Le 20ème siècle a en revanche marqué un tournant dans les principes d’élevage et de reproduction de la race. En limitant drastiquement les croisements, il fut décidé de revenir à davantage de pureté dans les souches.

    Quelles sont les grandes souches qui constituent la race lusitanienne ?

    Les souches ou lignées de la race lusitanienne émanent de sphères différentes. De façon pragmatique, les meilleurs individus de chaque discipline (on pense à la Haute école, à la tauromachie, ou encore aux qualités reproductives) étaient centralisés en différents lieux. La tradition a permis de développer une descendance propre à chacune de ces disciplines ou “secteurs” si l’on peut dire. Voici les lignées principales de la race :

    • Alter real
    • Coudeleria Nacional
    • Andrade
    • Veiga

    La lignée Alter real a débuté au 18ème siècle. Un haras éponyme est même créé au milieu des années 1700 par le roi Jean V. L’un des écuyers du roi, le marquis de Marialva, tira toute la quintessence de cette souche en dressage et participa plus que largement à la renommée de cette lignée.

    La lignée Coudeleria Nacional est la plus répandue. En effet, c’est elle qui était la plus développée à travers les haras nationaux portugais.

    La lignée Coudeleria Nacional est la plus répandue. En effet, c’est elle qui était la plus développée à travers les haras nationaux portugais.

    La lignée Veiga s’inscrit plutôt dans la dynamique des activités de tauromachie, en sélectionnant des chevaux aux allures relevées, très expressives. Ces modèles continuent d’être très recherchés.

    Une race aux multiples qualités

    Comment expliquer le succès du lusitanien auprès de publics finalement assez divers ? Beaucoup de passionnés témoigneront en la faveur d’un cheval dont le tempérament et le caractère leur ressemblent. La polyvalence avérée de ce cheval est un atout évidemment appréciable. Il permet à des personnes qui se passionnent sur le tard pour les chevaux, de se lancer dans des conditions optimales. Le lusitanien est également un cheval en mesure de faire connaître à ses cavaliers des sensations étonnantes. Si un dressage ludique et coordonné lui est proposé, il pourra pleinement s’exprimer et donner le meilleur de lui même. D’un point de vue un peu futile… C’est aussi un beau cheval, avec une classe innée. Cette race est aussi très duelle. En cela on entend qu’à côté d’un tempérament tonique et parfois très chaud, le lusitanien a le pied sûr et l’esprit froid en extérieur par exemple.

    Quoi qu’il en soit, de nombreux lecteurs equirodiens doivent être propriétaires ou cavaliers de lusitaniens… Quelles sont vos impressions au sujet de ce cheval ? Qu’appréciez vous tout particulièrement ? Nous attendons avec plaisir vos retours d’expériences.

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